Eglise du Pas-saint-Lhomer

 

Témoignage de l’essor en France de l’ordre monastique fondé au VI°siècle par saint Benoît, le village a conservé le nom du saint patron de l’église, Laumer (ou Lomer, ou L’Homer), fils d’un laboureur des environs de Chartres, instruit et ordonné prêtre par l’évêque, qui le nomma son économe.

Mais sa vocation était la solitude et la prière. Remontant à pied la vallée de l’Eure, il vint se retirer en 558 en ce lieu perdu parmi la forêt, qui couvrait toute la région au Moyen Age.

Quelques compagnons se joignent à lui pour partager sa vie d’ermite.
Et, en 575, Laumer va fonder, non loin de là, le monastère de Corbion, où il adopte la règle de saint Benoît : la joie profonde d’une existence austère, partagée entre la prière, l’étude, les offices chantés et les travaux manuels.
Ce monastère attire des habitants des environs qui se mettent sous sa protection, en cette période souvent troublée par les guerres et les épidémies.

Rappelé à Chartres, où il meurt le 19 janvier 593, Laumer est enterré à côté de saint Lubin, qui avait été le grand évêque évangélisateur de ce diocèse. Mais ses moines fidèles vinrent enlever subrepticement le corps de leur saint abbé pour le ramener au monastère.

Trois siècles plus tard, fuyant les incursions des Normands, ils emportèrent ses précieuses reliques au Mans, puis à Blois, où fut édifiée la grande abbaye bénédictine de Saint-Laumer (l’ancienne abbatiale romane est devenue l’église Saint-Nicolas de Blois).

Au XI° siècle, le comte du Perche rétablit l’ancien monastère de Corbion, qui devient sous le nom de Moûtiers un prieuré dépendant de l’abbaye de Blois. Et, par une charte de 1159. Rotrou IV accorde aux moines de Moûtiers « la chapelle St-Lomer-du-Pas avec quatre arpents de terre alentour ».

L’église actuelle, remaniée au XIX°siècle, est curieuse avec son clocher étroit et son abside arrondie, qui est la partie la plus ancienne avec trois gros contreforts en moellons de grès roussat.
Dans la sacristie on peut encore voir la grosse pierre où, selon la tradition, le saint patron avait marqué l’empreinte de son pas.
De là vient sans doute qu’on lui prêtait le don de guérir les maux de jambe. La légende raconte qu’il aurait, avec son bâton, fait jaillir l’eau de la fontaine Saint-Lomer.
Et le « bâton » surmonté de la statue, comme ceux des confréries de chantons bénévoles dans d’autres paroisses, est toujours porté par un jeune garçon lors des processions, notamment le dimanche le plus proche du 19 janvier, où est célébrée la fête de saint Laumer.

Pour visiter l’église s’adresser à Mme VIETTE.

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