Eglise de L’Hôme-Chamondot


A quelque distance du village, entourée d’arbres et de légendes, la petite forteresse de Ganne avait été prise et démantelée en 1428 par les soldats anglais de Thomas de Montaigu, comte de Salisbury, qui alla ensuite assiéger Orléans, où il fut tué. Cette ancienne seigneurie de La Motte d’Iversay, indépendante du comté du Perche, possédée au XVI°s. par la famille de Harville, en Beauce, est passée par mariage en 1578 à Anne Hurault de Cheverny, baron d’Huriel. Sa fille épousa en 1600 Robert de la Vove, sire de Tourouvre, qui devint ainsi seigneur de la Motte et de l’Hosme. Le blason des La Vove est peint au pied du beau Christ en croix fixé à la « poutre de gloire » de l’église.
Le rampant maçonné de sa toiture conserve des éléments de décor du XV°s., avec à l’angle un lion accroupi dont la tête est brisée. Le clocher-porche de briques a été ajouté au XIX°s.
Comme plusieurs églises de la paroisse Sainte-Anne, elle a pour patron saint Martin, évêque de Tours au IV°s. Si les cités de la Gaule romaine comptaient déjà des communautés de chrétiens, le peuple des campagnes restait attaché aux cultes païens, contre lesquels saint Martin dut lutter pour prêcher l’Evangile. Sa statue fait pendant à celle de Marie « Mère de Dieu » sur le retable brun et or du choeur. Ces deux sculptures en plâtre du XIX°s. ne manquent pas d’élégance ; leurs vêtements soulignés d’un trait doré sont constellés de petites feuilles peintes, comme pour mieux les insérer dans le paysage des alentours. Au centre, l’autel galbé est décoré de l’Agneau mystique reposant sur une croix et le livre aux sept sceaux rappelant la vision de l’Apocalypse. L’aigle, symbole de saint Jean l’Evangéliste, figure sur le magnifique lutrin de bois sculpté. Sur les vitraux modernes sont aussi reconnaissables à leurs symboles respectifs les quatre évangélistes.
On admire le décor sculpté sur les accoudoirs et les « miséricordes » des stalles, comme celui du panneau du XVIII°s. ornant l’autel de la Vierge à gauche dans la nef (certains éléments viendraient, paraît-il , de l’ancienne chartreuse du Val-Dieu ?)
Dans la nef aussi, deux niches de style Renaissance abritent les statues de saint Roch en pèlerin et de saint Etienne tenant les pierres de sa lapidation.
De même que la vigne et les sarments décorant le fond du choeur rappellent la parabole de l’évangile de saint Jean sur l’unité du corps mystique du Christ et de ses membres, sur le tabernacle le motif du pélican se transperçant la poitrine pour nourrir ses enfants est le symbole du sacrifice de Jésus sur la croix.