Eglise de Bresolettes

Entre la forêt du Perche et celle de La Trappe, le cours de l’Avre alimente plusieurs étangs dans le vallon de Bresolettes. Parmi les prés et les arbres pointe le clocher d’ardoises du village. Sa petite église du XVI°s., un peu délaissée, mériterait d’être sauvegardée.

Les travaux effectués ont permis de refaire le crépi du pignon d’entrée dont la porte en plein cintre ouvre sur le cimetière, où le socle de la vieille croix de fer forgé est consolidé, de réparer la toiture, et de remplacer entièrement le lambris de la voûte aux poutres apparentes.

La simple nef, dont les premiers rangs de bancs sont clos de barreaux tournés en fuseau, est prolongée par le chœur en retrait, bordé de stalles en arc de cercle. Les autels placés d’angle de chaque côté, en bois peint de tons marbrés, sont surmontés de retables décorés de jolies têtes d’angelots et de guirlandes de fruits.

C’est d’abord le patron de l’église, sur la droite, qui attire le regard.
La statue en bois polychrome de saint Pierre, figure ici le symbole de la primauté du chef des apôtres et de ses successeurs, qui, durant près de vingt siècles, ont maintenu l’unité de l’Eglise et l’intégrité de la foi chrétienne.
Il est coiffé de la tiare aux trois couronnes superposées, marquant ses trois principales fonctions souveraines confirmées par le concile de Trente : investiture des évêques responsables de chaque diocèse, enseignement religieux et réunion des conciles, plénitude de juridiction.

Tel est aussi le sens de la croix à triple traverse réservée au pape, même s’il s’agit ici d’une mince croix de bois. Enfin, les deux clefs dans sa main signifient que le pouvoir de la papauté est d’ordre spirituel, selon la promesse de Jésus à saint Pierre : “Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux…”. Dans le récit de l’évangéliste Matthieu (XVI/19), cette promesse répond à la profession de foi de Pierre : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !” Sur cette même foi est bâtie l’Eglise du Christ, que le pape éclairé par l’EspritSaint a mission de guider en ce monde.

Cet autel est marqué deux fois du blason de l’abbaye de La Trappe, qui tenait la paroisse de Bresolettes sous sa protection.
Le retable en face porte une statue gracieuse, en plâtre peint, de la Vierge à l’Enfant.
Au grand Christ en bois fruste sur la “poutre de gloire”, répond, sur le tabernacle de l’autel central, une fine statuette peinte du Christ ressuscité.
Dans un angle du chœur, en pendant à Dieu le Père assis et coiffé d’une tiare, est fixée une statue, tout à fait charmante, de sainte Anne enseignant la Vierge Marie. On est heureux de découvrir, en bonne place dans cette église, une aussi belle sculpture du XVI°s. figurant la patronne de la grande paroisse Sainte-Anne-du-Perche.

En témoignage de fidélité, Monsieur G.Pelletier, ambassadeur du Canada, est venu inaugurer en 1977 l’inscription rappelant que Guillaume et Antoine Pelletier étaient partis de Bresolettes en 1646 pour le Canada.

Pour visiter l’église s’adresser à M. et Mme HAMELIN.