Eglise de Bivilliers

 

Avec son fin clocher pointant vers le ciel dans un paysage vallonné et boisé, l’église porte la marque des époques successives de son histoire.
Du XII°s. date la nef romane, percée de fenêtres étroites en plein cintre, avec la porte d’entrée sur le côté, à laquelle on accède par plusieurs marches. Le crépi de mortier à chaux et à sable laisse apparaître les silex et les gros moellons de grès roussard qui renforcent les angles et forment un arc de décharge dans l’épaisseur du mur au- dessus de la porte.
Les fonts baptismaux sont du XV°s. La statue d’un saint diacre vêtu d’une dalmatique dans la niche extérieure surmontant la porte, et celle de saint Mammès à l’intérieur, toutes deux en pierre poly- chrome, sont du ~XVI°s.
Le chœur en retrait a été ajouté au XVII°s.; de la même époque datent le retable de style Louis XIII orné de doubles colonnes, frontons et volutes, et les statues de bois polychromes de saint Pierre et saint Paul dans les niches. Du XVIII°s., le Christ sur la poutre de gloire, et la chaire.
Rappelons la parole du Christ: “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise…” Quel fondement plus solide pour cette église de village que son saint patron, l’apôtre Pierre, dont les successeurs maintiennent depuis près de vingt siècles l’unité de l’Eglise catholique!
La belle statue de saint Sébastien percé de flèches évoque le courage de ce soldat. Commandant la garde de l’empereur à Rome, il secourait en secret les chrétiens persécutés. Dioclétien lui reprochant de tromper sa confiance, il se déclara lui-même chrétien. L’empereur le livra à ses archers qui le criblèrent de flèches et le laissèrent pour mort. Il fut recueilli et soigné par sainte Irène. Après sa guérison, Sébastien n’hésita pas à reparaître devant l’empereur pour le convaincre au nom du Christ de mettre fin aux persécutions. Furieux, celui-ci le fit aussitôt assommer et jeter dans un égout. Au VII°s., la ville de Rome fut délivrée de la peste grâce à l’intercession de saint Sébastien, et depuis lors il est invoqué pour protéger contre les épidémies infectieuses. Souvent choisi pour patron des confréries de charité, comme à Tourouvre, on voit sa statue dans beaucoup d’églises.
Les restes du manoir, à proximité, conservent le nom et le souvenir de l’esprit missionnaire de Madame de la Peltrie, partie en 1639 pour le Québec, où elle fonda une congrégation de religieuses enseignantes, qui contribue encore à maintenir vivante et active la foi des familles canadiennes.