Eglise de Saint Maurice les Charencey

Sur le retable dans le choeur, où sa statue fait pendant à celle de sainte Barbe, le saint patron en soldat romain, avec le casque, la cuirasse marquée à ses initiales, le manteau dans le dos, les jambes nues lacées de cuir, brandit comme un glaive la palme du martyre.

Il commandait la « légion thébaine », recrutée en Haute Egypte – pays déjà pénétré par la religion chrétienne – et envoyée dans la province des Gaules sous le règne des empereurs Dioclétien et Maximien. Chargés d’une opération de « maintien de l’ordre » contre la peuplade des Bagaudes dirigée par des chefs chrétiens, les légionnaires refusent d’engager le combat. Maximien ordonne alors à Maurice et ses compagnons de se soumettre à la cérémonie rituelle du culte obligatoire rendu à l’effigie de l’empereur et aux divinités païennes.

Ils s’y refusent ouvertement.
Cette insoumission est aussitôt réprimée dans le sang : ils sont désarmés et massacrés.
L’abside romane au chevet de l’église permet de dater sa fondation du XII°s., compte tenu des remaniements et adjonctions postérieurs. Ainsi, le clocher actuel, qui ne manque pas d’allure, et le pignon avec son porche garni de colonnettes ont été reconstruits au XIX°s.
De la même époque datent les décors peints avec finesse sur la charpente apparente et la voûte en bois de la nef.
Celle-ci est doublée par une nef latérale, dont les arcs de pierre en « tiers point » reposent sur des piliers cylindriques surmontés de bandeaux de pierre finement sculptés de feuillage, dont le style porte la marque du XV°s. (de même que l’ornementation du linteau en relief sur le mur extérieur, marquant la place d’une ancienne porte supprimée).

Dans la chapelle à gauche, de chaque côté de la haute fenêtre, les jolies statues polychromes de saint Roch en pèlerin et d’une sainte en prière les mains jointes proviennent sans doute de l’église disparue de Charencey. Cette ancienne paroisse sous le patronage de saint Roch, réunie à celle de StMaurice après le Concordat de 1801, correspondait sous l’Ancien Régime à un vaste domaine seigneurial.

Au centre du retable (que surmonte une petite Vierge de pitié du XVI°s.), le tableau du Christ en croix, entouré de Marie et de saint Jean, du XVII°s., est accompagné de deux jolies peintures, datées de 1953, par Adeline Hebert-Stevens : saint Roch et l’apparition du Sacré-Coeur à Paray-le-Monial.

Parmi les blasons figurés sur les poutres on reconnaît ceux de Chartres, Alençon, Mortagne, Verneuil…comme pour marquer que la situation sur la grand-route de St-Maurice, reliée aux villes des environs, en fait un lieu de communication et d’accueil.
Rappelons que depuis 1696 son bureau de poste est établi à l’emplacement actuel, où se trouvait déjà le relais des chevaux.

Pour visiter l’église s’adresser à M. et Mme FAUVELLIERE