Eglise de Moussonvilliers

Village fleuri, Moussonvilliers soigne particulièrement les abords de son église. En longeant des massifs de fleurs on y accède par le porche couvert, décentré par rapport à l’axe du pignon, dont les angles sont renforcés de doubles contreforts. L’église comporte en effet deux nefs de largeur inégale, rassemblées sous un même toit. Edifiée au XVI°s., son mauvais état nécessitait sans doute les remaniements effectués au XIX°s. De l’extérieur, on remarque notamment l’utilisation des briques pour la réfection des fenêtres et des corniches du toit.
A l’intérieur, entre les deux nefs parallèles, les quatre piliers de pierre taillés en prisme, datant de la construction, portent sur toute la longueur de l’édifice un large bandeau horizontal (fait probablement de gros madriers couverts de plâtre, remplaçant les anciennes arcades de pierre). Ce bandeau renforce les poutres sablières où s’appuient les « entraits » de la charpente apparente, et supporte en même temps la retombée des deux voûtes de plâtre. Ces modifications de structure respectent néanmoins l’aspect général de l’édifice.
A l’autel central, le tabernacle évoque la parabole du Bon Pasteur qui rapporte sur ses épaules la brebis égarée. Au-dessus, le retable de style classique en bois avec les décors rehaussés d’or, est orné au centre d’une grande peinture de l’Assomption de Marie enlevée au ciel par des anges. Le paysage placé très bas accentue le mouvement ascendant de la composition. Cc tableau, d’une qualité artistique certaine, daté de 1855, est signé de Claire Hombcrg.
Deux statues l’encadrent dans les niches : à gauche, une jolie Vierge en pierre polychrome du XVI°s. Couronnée de fleurs de lys et drapée dans un manteau bleu, elle tient l’enfant Jésus, qui tend le bras vers l’objet qu’elle lui présente (pomme ou oiseau ? on l’ignore car la main droite est cassée). De l’autre côté, en bois polychrome du XVIII°s., sainte Catherine d’Alexandrie lisant un livre, était invoquée autrefois comme la patronne des écoles en raison de son instruction approfondie. Elle avait en effet réfuté publiquement avec succès les thèses erronées de plusieurs philosophes qu’elle convertit à la foi chrétienne. Elle subit le martyre au IV°s.
D’autres statues méritent un intérêt particulier. Adossée à un pilier, celle du XVI°s., en pierre, de saint Jean Baptiste, le manteau relevé sur ses jambes nues, présentant l’Agneau mystique posé sur le gros livre de la Bible. Et aussi, de la même époque, la petite sculpture de pierre polychrome figurant l’éducation de la Vierge Marie par sainte Anne. On en distingue mal les détails car elle est posée dans une niche au-dessus de la porte. Mais c’est un précieux témoignage ancien de la dévotion pour la patronne de notre paroisse Sainte-Anne-du -Perche.
Enfin, à gauche de la porte, la statue en bois polychrome de saint Paul. L’expression du visage reflète un peu l’ardeur de sa vocation d’apôtre du Christianisme. Converti par sa vision du chemin de Damas, il se consacre tout entier à prêcher la doctrine du Christ Rédempteur, parcourant les pays de l’Orient hellénisé pour y fonder et animer de nouvelles communautés de baptisés. Grâce à lui, le message évangélique ne s’est pas limité aux populations de culture judaïques, mais s’est adressé aux hommes du monde entier. Ses écrits sont une source toujours actuelle et vivante de la doctrine de l’Eglise, corps du Christ.