Eglise de Bizou

Le pignon de l’église se dresse au bord de la route de Longny à Rémalard, qui traverse le village.
La teinte ocre de son crépi fait ressortir le porche d’entrée en pierres blanches appareillées. Dans la nef badigeonnée de rose, deux autels de face, adossés aux murs de part et d’autre de l’arc du choeur plus étroit, sont surmontés de retables avec des niches. Elles abritent, d’un côté, une statue couronnée de Notre-Dame debout sur un croissant, avec l’enfant Jésus tenant le globe qui figure sa royauté sur le monde ; de l’autre côté, celle d’un évêque,sans doute saint Germain. Le relief de ces deux retables en pierre (ou en stuc ?), encadrés de colonnes à chapiteaux dorés, de palmettes, et d’accolades en feuillages stylisés, est rehaussé de tons vifs qui créent une harmonie de couleurs avec les murs. L’arcade et les murs du choeur, badigeonnés de jaune pâle, s’accordent avec les tons bleu ciel, blanc et or, du grand retable. Le fronton porte le triangle , symbole de la Sainte Trinité, dans un nimbe rayonnant, sur fond rouge comme celui des niches abritant les deux statues. Ainsi, cette petite église est placée tout entière sous le signe de la lumière de Dieu, qui fait chanter les couleurs de la vie. Au centre de retable, une peinture de l’Annonciation : l’archange Gabriel annonce à la Vierge Marie qu’elle sera mère et pleine de grâces, par le don de l’Esprit-Saint. Il lui désigne du doigt l’Esprit figuré sous la forme d’une colombe comme au baptême de Jésus. L’église de Bizou, comme celle du Mage, est placée sous le patronage de saint Germain, évêque de Paris au VI°s., qui donne son nom à l’abbaye de Saint-Germain-desPrés. Sa statue, dans le choeur, fait pendant à celle de saint Eloi, orfèvre et trésorier des rois Clotaire l’ et Dagobert au VII°s. C’est lui qui exécuta les bas-reliefs du tombeau de saint Germain. Il fut ensuite évêque de Noyon et fonda plusieurs écoles et monastères. Selon la tradition, on orfèvres et forgerons. Nous n’avons pas vu le bâton de procession statuette de saint Germain dans un décor doré, précieusement conservé à l’abri des tentations. Car s’il y a un saint patron des voleurs, il doit avoir beaucoup à faire.