Eglise d’Armentières

Étape accueillante des chauffeurs routiers. dans un tournant de la route nationale sur le bord de I’Avre. Armentières avait été aux XVIII° et XIX°s. très réputé pour sa production de poterie vernissée. Entourée de son petit cimetière, l’église est de forme très simple avec son clocher d’ardoises au-dessus du porche d’entrée, et sa longue nef du début du XVI°s., au plafond boisé, que prolonge le choeur plus étroit d’époque romane à l’abside arrondie. Elle s’honore du patronage de saint Martin.
Né dans la province de Pannonie, il servit d’abord comme soldat dans les légions romaines de l’empereur Constance. La sculpture peinte, accrochée au-dessus de la porte à l’intérieur, illustre le geste charitable de Martin, alors en garnison à Amiens, partageant son manteau pour vêtir un pauvre transi de froid.
Il est représenté en cavalier vêtu d’un pourpoint comme un gentilhomme, mais son cheval n’a plus de tête.
Ordonné prêtre par saint Hilaire à Poitiers, il vécut dans un ermitage à Ligugé. Puis, élu évêque de Tours en 374, il fonde le monastère de Marmoutiers et consacre tous ses efforts à évangéliser les populations des campagnes. Parmi les saints dont la foi a exercé un large rayonnement, c’est le premier auquel l’Église latine a rendu un culte public ; il était considéré dès l’époque des rois mérovingiens comme l’un des patrons de la Gaule franque. Son tombeau à Tours devint le centre d’un important pèlerinage.
Au-dessus de l’autel galbé et orné du motif de l’Agneau mystique reposant sur le livre aux sept sceaux, selon la vision de saint Jean dans l’Apocalypse, le retable du XVIII°s., surmonté d’un curieux fronton, montre deux statues de la même époque : un saint évêque et saint Étienne portant les pierres avec lesquelles il fut lapidé (Il nous rappelle que se trouvait autrefois à proximité de Chennebrun le prieuré St- Étienne d’Armentières). Une jolie petite Vierge à l’Enfant est placée sur la corniche du retable. Une autre plus récente, couronnée d’un diadème de perles, orne le petit autel, sur la gauche, près d’une fenêtre qui conserve un fragment de vitrail figurant la Vierge accueillie au ciel par les trois personnes de la Sainte Trinité.
En franchissant le seuil, pavé de grandes pierres tombales gravées de croix, conservons en mémoire le nom du dernier curé résident à Armentières de 1835 à 1888, l’abbé P. Hue, « assassiné en faisant la charité ». Sa générosité rejoint le geste de saint Martin.