Eglise de Chennebrun

L’église est étroitement insérée entre le parc du château et les maisons du bourg, qui présente un ensemble harmonieux de constructions des XVIII° et début du XIX°s., alliant le silex et la brique aux enduits à la chaux teintés d’ocre. Il faut un peu de recul pour apercevoir son abside, dont la fondation remonte sans doute à l’époque romane. A côté du pignon d’entrée, appareillé en moellons de grison, la tour du clocher a été édifiée en 1867 (selon l’inscription conservant les noms du maçon Gelin et du charpentier Hallier, avec ceux du curé, l’abbé Porcher, du maire, le vicomte des Brosses, et des_ conseillers municipaux). La nef est prolongée par une abside arrondie, aux murs épais troués d’ouvertures en plein cintre largement ébrasées, entre lesquelles sont placées les statues de saint Sébastien, la Vierge à l’Enfant, saint Michel et le dragon, et un saint évêque. Sur la « perque » (ou poutre de gloire), un grand Christ entouré de la Vierge et de saint Jean. La chapelle transversale, à droite, du XV° ou XVI°s., voûtée d’ogives reposant sur quatre pendentifs avec une clé centrale sculptée comme une dentelle, était le siège des confréries. Elle abrite les statues plus récentes de saint Sébastien, la Vierge, saint Michel et un saint évêque. La seigneurie de Chennebrun ayant appartenu successivement aux Saint-Simon de Courtomer (1650), Caumont de la Force (1670), Grimoard de Beauvoir (1688), Laval Montmorency (1714), d’Espinay Saint-Luc (1765), etc. a été acquise sous la Restauration par Jacques-Alexandre Giroult des Brosses, dont le père avait été maire de Dreux en 1771. Dans la chapelle seigneuriale à gauche, des inscriptions rappellent les noms et dates des membres de cette famille liée depuis plus de quatre générations à la vie de la commune. On leur est reconnaissant d’avoir admirablement entretenu le château, dont la façade du XVIII°s. et l’entrée du parc sont visibles de la grille. Leurs armes figurent sur la verrière de cette chapelle, où l’on reconnaît au centre celles d’un Laval-Montmorency, seigneur de Chennebrun, chevalier d’honneur de la duchesse d’Orléans, maître de camp de cavalerie, mort en 1757, comme l’indique sa dalle funéraire sur le seuil. Les nombreux vitraux du XIX°s. avec les noms des donateurs, méritent d’être vus en détail. Celui du centre, dans le choeur, nous élève vers le ciel avec Notre-Dame de l’Assomption. La statue de Marie, patronne de Chennebrun, ne cesse de veiller sur son église.