Eglise de Tourouvre

L’église Saint-Aubin à Tourouvre, d’origine romane, est inscrite au titre de monument historique depuis le 31 mai 1991. Le maitre-autel, un autel latéral, une crédence et des vitraux sont classés.

D’origine romane, il ne reste de cette période que l’ancien porche et les petites baies en plein cintre du mur sud de la nef. Elle a été reconstruite aux XVe et XVIe siècles avec son clocher-porche surmonté d’un dôme à campanile et sa nef principale lambrissée avec charpente apparente.

Vitraux de l’église Saint-Aubin

Deux vitraux de la fin du XIXe siècle relatent l’un, le départ pour le Québec, vers 1650, de plus de quatre-vingts familles de Tourouvre et des environs, l’autre, la visite du Premier ministre québécois Honoré Mercier en 1891, sur les traces de son aïeul originaire de Tourouvre.

  • 2 vitraux du XVIe siècle, Les Disciples d’Emmaüs et La Légende de saint Hubert, sont classés en 1905 monuments historiques au titre d’objets.
  • 9 vitraux de 1892-1893, réalisés par les ateliers Lorin de Chartres, sont répertoriés dans l’Inventaire général du patrimoine culturel (IGPC) ;
  • 1 vitrail de 1948, réalisé par Max Ingrand, est également répertorié dans l’IGPC.

Visite de l’église Saint-Aubin

La statue au fronton du retable est celle de saint Aubin, évêque d’Angers de 530 environ à 550.
Le récit de sa vie et de ses miracles écrit vers l’an 600 par Fortunat, évêque de Poitiers, le montre rendant la vue à un pauvre moine aveugle, guérissant une femme possédée du démon et refusant la communion à ceux qui se détournaient de Dieu pour vivre en état de péché.

De l’époque romane dateraient les parties les plus anciennes de l’église de Tourouvre, dégagées lors des travaux de rénovation intérieure en 1974 1977 : encadrement en pierre de grison des petites fenêtres et d’un ancien porche dans le mur de droite.

Reconstruite au XV° XVI°s., elle se compose d’une nef principale, dont la charpente met en valeur la haute voûte lambrissée, et d’une nef latérale voûtée en pierre, de six travées sur croisées d’ogives.

L’extrémité des arcs se greffe en pointe dans les piliers octogonaux et dans le mur de gauche entre les fenêtres de style Renaissance.
L’une a conservé son vitrail ancien figurant l’apparition du Christ ressuscité aux pèlerins d’Emmaüs.
Malgré la restauration partielle de ce vitrail à la fin du XIX°s., le blason correspond à la description donnée auparavant par l’abbé Fret : « D’azur à trois rencontres de boeufs d’or » (armes de Michelle de Tourneboeuf, héritière de Tourouvre, qu’elle apporta en mariage en 1456 à Pierre de la Vove), « écartelé de sable à la croix ancrée d’argent » (armes de son second mari, Pierre le Duc).
Cela s’accorderait avec la date de 1481 inscrite sur une des clés de voûte de cette chapelle latérale pour en marquer l’achèvement.

Du côté droit, un autre vitrail ancien évoquant la légende de saint Hubert, reconstituée avec les morceaux conservés, porte un « cerf passant d’or » (armes de Marie Gislain, épouse en 1499 de Galeran de la Vovc, seigneur de Tourouvre et de la Guimandière.
Sur une pierre scellée au mur du choeur est gravée l’épitaphe en vers d’Alexandre de la Vove, mort en 1593 ou 94, qui fut lieutenant du roi en Normandie et gouverneur de Caen.

La famille de la Vovc a possédé la seigneurie de Tourouvre durant trois siècles (de 1456 à 1755). Et ses armes « de sable à six besants d’argent » figurent en bonne place sur le grand retable à colonnes torses de style Louis XIV datant de 1646.

Au centre, « L’adoration des Mages », entre une « Annonciation » et une « Présentation de Jésus au Temple ».

C’est plutôt à la dévotion populaire attribuant à saint Sébastien le don de protéger contre la peste et les autres épidémies, qu’on doit sa statue en pierre peinte, du XVl°s., la plus ancienne de l’église.
En effet, bien solide et vivante au centre du bourg de Tourouvre, cette église témoigne surtout de l’activité et de l’attachement de ses habitants.
Chaque génération a contribué à l’édifier et à l’entretenir.
Ainsi, les précieuses bannières exposées à l’intérieur, de la Confrérie de Charité de la Vierge Marie et St-Sébastien fondée en 1534, rappelle que ses membres se dévouaient pour soigner les malades, inhumer les morts et venir en aide aux plus pauvres dans un esprit de fraternité.

Elle s’honore aussi de conserver la mémoire des courageux émigrants partis de Tourouvre au XVII° et XVIII°s. pour aller s’établir au Canada, où ils comptent de très nombreux descendants. Les deux vitraux du choeur et les inscriptions sur les murs sont l’expression d’une mutuelle fidélité.

Nous n’oublierons jamais la participation des soldats canadiens aux plus durs combats de la bataille de Normandie, ni les secours apportés à la population de Tourouvre après le désastre du 13 août 1944. L’insigne du Québec figure en haut du vitrail qui rappelle ces tragiques événements.


L’église de Tourouvre est ouverte chaque jour :
En été de 8h30 à 19h
En hiver de 9h à 17h