Eglise de Moulicent

L’église, édifiée au XVIII°s. sur un plan rectangulaire avec deux rangées de contreforts plats en briques, surprend par les dimensions imposantes de son clocher en pierres appareillées. Elle est largement éclairée par onze fenêtres en plein cintre. La nef en berceau est soutenue par une large corniche et des pilastres d’un pur style classique.

Entre deux colonnes aux chapiteaux dorés, un tableau de l’Assomption de la Sainte Vierge occupe le centre du grand retable de bois peint, souligné de rehauts d’or. Au fronton, parmi les nuages, apparaît Dieu le Père, les bras ouverts pour accueillir Marie au Ciel. Brandissant des palmes dorées, deux anges gracieux, en surplomb sur le rebord de la corniche, ajoutent à cette composition un mouvement aérien.

De part et d’autre, dans des niches soutenues par trois têtes d’anges, deux statues méritent une attention particulière. Le patron de cette église, saint Denis, évangélisateur des Gaules, fut vers 250 le premier évêque de Paris. Il est représenté tenant sa tête coupée dans ses mains. Avec ses compagnons, Rustique et Eleuthère, il fut en effet décapité sur la colline devenue le « mont des martyrs », aujourd’hui Montmartre. La légende ajouta par la suite qu’il aurait ramassé sa tête pour la porter jusqu’au lieu de sa sépulture, où furent édifiées depuis la fin du V°s. des églises successives, remplacées au XII° et XIII°s. par la basilique Saint-Denis.
L’oriflamme des rois de France portait la devise « Montjoie-Saint Denis ».

En pendant, la patronne de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche. Assise, elle enseigne dans la lecture de la Bible la toute jeune Vierge Marié, destinée à devenir « Mère de Dieu et mère des hommes ». Le calme regard de sainte Anne contemple l’avenir.

Parmi les belles statues de cette église, il est intéressant de signaler celle de
sainte Suzanne, vierge et martyre à Rome au III°s., objet d’une dévotion particulière dans notre région.
Son nom en hébreu signifie tout à la fois, le lis, la rose et la joie. Et aussi celle de saint Robert (1024-1110), fondateur de la grande abbaye de Cîteaux en Bourgogne.
L’ordre des moines cisterciens a essaimé en fondant une innombrable famille de monastères dans toute la France, y compris celui de La Trappe.
Ces deux sculptures sur bois proviennent de l’ancien prieuré de Saint-Robert-de-Fossard, aujourd’hui en ruines.

Enfin, sous le regard de la charmante petite Vierge à l’Enfant dont la statue de pierre orne la sacristie, deux inscriptions en latin conservent le souvenir de prêtres dévoués à leur ministère. L’abbé Maignan, mort en 1764, fut durant 40 ans pasteur de cette église et prieur de Saint-Robert-de-Fossard.

C’est lui qui fit faire à ses frais deux autels dans la nef, le grand autel dans le choeur et la croix d’argent pour les processions. L’un de ses successeurs, l’abbé Blanquet, emprisonné et déporté durant la Révolution, « le clergé étant cruellement persécuté pour sa foi », de retour dans son église après dix ans d’absence, se chargea d’on rénover la décoration. Il mourut en 1818 à 80 ans, léguant tous ses biens à cette église et aux pauvres.


Pour visiter cette église, se renseigner auprès de M. et Mme DUMONT.