Eglise de Beaulieu

Le territoire de la commune réunit depuis 1823 l’ancienne paroisse de La Trinité qui relevait de l’évêché de Chartres, et celle de Beaulieu, de l’évêché d’Evreux, situées de part et d’autre de l’Avre, qui marquait la séparation. Le haut clocher-porche de briques a été ajouté au XIX°s à la nef plus ancienne (XV°-XVI°s. ?), de plan rectangulaire, dont la voûte en bois repose sur une charpente apparente.
Cette modeste église rurale abrite, faisant pendant au curé d’Ars, une Vierge du XV°s. en pierre polychrome, d’une exceptionnelle qualité artistique. Tenant l’Enfant Jésus du bras droit – c’est plus souvent l’inverse, la Vierge retient de l’autre main le manteau rouge qui encadre plus haut sa tête inclinée. Les longs plis souples de ses vêtements prolongent jusqu’au sol sa silhouette gracieuse. Le regard échangé entre Marie et l’Enfant exprime la participation de Marie au Mystère de l’Incarnation et de la Rédemption. La fête du 15 août est la célébration de son Assomption, selon la tradition des Eglises grecques et romaines, à défaut de mention dans les Evangiles. Suivant la relation imagée de la plus ancienne version grecque d’un texte apocryphe du « Pseudo-Jean ». du V°s.. c’est en présence de saint Jean et des autres apôtres, réunis autour d’elle, que l’âme et le corps de Marie ont été enlevés par les anges jusqu’aux cieux.
Le texte rapporte ces paroles de Jésus à sa mère au seuil de la mort : « Réjouis-toi et que ton cœur soit dans l’allégresse car toute grâce et toute gloire te seront accordées par mon Père qui est aux Cieux, par moi, et par le Saint-Esprit. .. Toute âme qui invoquera ton nom trouvera miséricorde, consolation, protection et courage dans ce siècle et dans l’avenir, devant mon Père qui est aux Cieux. » Ce rôle d’intercession de la Vierge Marie fait qu’elle continue à participer à la vie de l’Eglise du Christ. Le pape Pie XII a confirmé en 1950 le sens de l’Assomption, représentée souvent de manière un peu naïve comme au retable de Beaulieu et d’autres églises de la région.
De La Trinité proviennent les deux portes sculptées de la sacristie, ainsi que la « plate-tombe » gravée, fixée au mur de la nef. Elle est datée du XV°s. et les inscriptions sont difficiles à déchiffrer : Jean Fillon, coiffé d’un chaperon de chanoine et portant une chasuble, les mains jointes et les pieds posés sur deux petits chiens, est figuré dans un décor gothique avec deux anges, des silhouettes d’enfants de chœur et de chanoines.
Près de la cuve baptismale décorée de trois fleurs de lys, une grande peinture de saint Gilles ermite, avec la biche couchée à ses pieds. Une belle série de vitraux du début du XX°s. illustrent des scènes du Nouveau Testament, et deux autres montrent Jeanne d’Arc au couronnement du roi à Reims, puis communiant dans sa prison avant d’être menée au bûcher.
L’été, l’église est ouverte de 9 h à 19 h. En dehors de ces horaires on peut s’adresser à la ferme face à l’église chez M. et Mme Bernard LE SECQ.