Eglise de La Lande-sur-Eure

De plan très simple, avec sa nef couverte de tuiles et son petit clocher d’ardoises sur le faîtage, l’église entourée de son cimetière, à l’écart de la route, donne sur la campagne plantée d’arbres. La rivière est proche, et son eau vive évoque celle du baptême de Jésus dans le Jourdain, dès qu’on aperçoit dans le choeur la statue du patron, saint Jean Baptiste. Son bras levé vers le ciel nous remet en mémoire ses prédications dans le désert de Palestine : « Préparez la venue du Messie… ». Sur la mince banderole fixée à son bâton s’inscrivent les mots : « Ecce Agnus Dei », par lesquels il annonçait déjà voir en Jésus la victime s’offrant librement en sacrifice pour la Rédemption de tous les hommes.
Posée sur le sol contre le mur, une peinture du XVII°s. représente Jésus plongé jusqu’à mi jambes dans les eaux du fleuve, incliné les mains croisées sur la poitrine pour recevoir le baptême de pénitence de la main de Jean agenouillé sur la rive.
On voit « l’Esprit descendre sur lui comme une colombe » et on se souvient des paroles de Jean rapportées par l’Evangile : « Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds … Moi je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » A côté, l’ange portant les vêtements de Jésus tourne le visage vers un jeune enfant qu’il guide d’une main posée sur son épaule, comme pour lui enseigner le sens profond du baptême.
Au-dessus de l’arc par lequel la nef s’ouvre sur le choeur, le groupe du Christ en croix entouré de Marie et saint Jean l’évangéliste est un bel exemple de la sculpture religieuse du XVI°s. fidèle à l’iconographie traditionnelle. De même, au fond de la nef la charmante statue naïve de saint Fiacre : ce jeune moine venu d’Irlande aimait cultiver le jardin potager de son monastère, près de Meaux. Patron des jardiniers, il tient sa bêche, et dans le Perche on l’invoquait aussi pour la guérison de diverses maladies.
Plus singulier de style, le large coffre d’époque Renaissance servant d’autel central était l’ancien « banc d’oeuvre de la fabrique » réservé aux administrateurs des ressources et dépenses de la paroisse. Admirons l’habileté et la fantaisie du huchier qui a sculpté dans le chêne cette série de figures en pied sous les arcades que séparent des « termes » inspirés de l’antiquité romaine.
A leurs attributs distinctifs on reconnaît sur le devant les saintes Christine, Barbe, Madeleine et Catherine, et sur les côtés les saints Pierre et Paul à droite, Jean Baptiste et Barthélémy à gauche. Leurs silhouettes évoquent plutôt des personnages de contes de fées…