Eglise Les Menus

Arrondie, la maçonnerie en blocage de silex et crépi, avec le ton plus sombre des pierres de grison qui soulignent l’entourage des fenêtres en plein cintre, les contreforts, et les voussures du porche d’entrée sans autre ornement, la toiture en tuiles et sur le faîtage un clocher à lanternon couverte en ardoises. tous ces traits dessinent l’image type des églises de la région. Mais il y a une âme à découvrir derrière chaque visage ; il en est de même pour les églises.
Dès le seuil franchi, vous apercevez en vous retournant un panneau de bois sculpté et peint de couleurs vives, au-dessus de la porte. Cette nativité de style naïf montre Marie en prière, Joseph, l’âne et le boeuf, réunis autour de l’enfant Jésus. On voit les poutres de la crèche et un petit ange sous le faîtage couvert de tuiles. La scène s’inscrit entre deux pilastres et une arcade de style Renaissance avec deux têtes d’anges.
On distingue à gauche une femme agenouillée de profil, élégamment coiffée et vêtue à la mode de l’époque. Peut-être la donatrice ? Le personnage à droite pourrait être un berger ou un donateur ?
Deux statues peintes, contemporaines du retable, occupent les niches de chaque côté. A . sa dalmatique de diacre, on reconnaît saint Laurent, patron de l’église, dont le visage a une -e expression plutôt débonnaire pour un martyr du III°s., brûlé sur des charbons ardents. A la place de la palme habituellement ’ attribuée aux martyrs de la foi, il tient dans sa main une grande flamme dorée ! De l’autre côté, un jeune moine tenant un livre et un bâton, que les habitants du lieu sauront mieux que nous identifier.
Aux murs de la nef, on peut admirer la jolie Vierge à l’Enfant en bois peint et doré du XVIII°s., et le gentil saint Sébastien portant la marque des flèches.
Ne quittons pas l’église sans saluer à nouveau le patron saint Laurent, tenant son gril, dont la charmante statuette figure sur le haut bâton qui était porté traditionnellement en tête des processions. Suivons donc à pied le même chemin pour aller déposer un petit bouquet de fleurs des champs à l’oratoire édifié au XIX°s., face à la campagne. Sa statue nous y accueille derrière une grille de fer comme l’instrument de son supplice.
Au-dessus de la charpente apparente, la voûte lambrissée de bois et décorée de motifs peints au pochoir, se termine en « cul de four » épousant l’arrondi de l’abside, souligné par des nervures rayonnantes.
Le grand autel en bois peint du XVIII°s. est décoré au centre du retable, d’un tableau de la Nativité, malheureusement bien abîmé.