Eglise de Marchainville

Dans le parc voisin ombragé de grands arbres, les ruines de fortifications rappellent le souvenir des six tours du vieux château bâti au XI°s…….

Dans le parc voisin ombragé de grands arbres, les ruines de fortifications rappellent le souvenir des six tours du vieux château bâti au XI°s. par Geoffroy IV, comte du Perche, afin de contrôler cette région frontière à proximité du pays chartrain, de la Normandie, et des possessions des sires de Bellême et Alençon qui s’étendaient jusqu’à Sées.
Durant la guerre de Cent Ans, Charles, comte d’Evreux et roi de Navarre, allié aux Anglais contre le roi de France, s’empara de la forteresse en 1364. Elle fut alors assiégée et reprise pour le compte du roi Charles V par son jeune frère Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, grâce à l’utilisation de catapultes projetant de grosses pierres pour effondrer des pans de murailles. Mais après la victoire des Anglais à Verneuil en 1424, ceux-ci s’empressèrent de venir détruire Marchainville, en mettant le feu au bourg et au château.
L’église, elle aussi, a connu quelques vicissitudes. Elle occupe l’emplacement d’un très ancien petit monastère, donné à l’abbaye de Saint-Evrouit par un certain Fulchierus de Chartres, qui fut chapelain de Baudoin I°, roi de Jérusalem et auteur d’un récit de la première croisade. Les moines bâtirent au XI°s. l’église du prieuré, dont subsiste le mur épais de droite avec ses contreforts plats, la corniche en pierres de grison, et les points d’appui de la toiture descendante, qui abritait un petit cloître attenant. L’église a été augmentée (fin du XV° ou début du XVI°s.) sur toute sa longueur d’une nef latérale reposant sur des arcs de pierre, dont les voussures se raccordent sans chapiteau à des piliers octogonaux.
A l’initiative malencontreuse de l’abbé Fleuriel, cette nef latérale fut abattue en 1723, et la toiture de l’église abaissée. Il fallut attendre 1810 pour qu’un nouveau curé, l’abbé Dubois, fasse rouvrir les quatre arcades de l’actuelle chapelle de la Vierge. Les trois autres arcades anciennes, encore visibles, restent bouchées dans le mur de gauche de la nef.
Hélas, le 15 mars 1820, la secousse d’un tremblement de terre fit s’écrouler l’ancien clocher carré du prieuré, qui se trouvait au-dessus de l’entrée du choeur, ce qui entraîna des dégâts considérables. Grâce à la générosité des habitants et à la contribution personnelle de l’évêque de Séez, l’église fut réparée et un nouveau clocher élevé à côté du porche d’entrée en 1824.
Sur le retable de style classique, une peinture, datée de 1949, de la sainte Vierge entourée d’anges remplace le tableau de l’Assomption accroché dans la nef. Le tabernacle du XVIII°s. présente une jolie statuette de bois du Christ ressuscité, avec de chaque côté celles d’un saint évêque avec un donateur agenouillé, et peut-être d’un Père de l’Eglise.
Deux jolies statues de saint Laurent et de saint Pierre ornent le retable de la chapelle de la Vierge, où figure au centre l’image traditionnelle de Notre-Dame des Victoires présentant Jésus enfant sur une sphère étoilée qui symbolise le monde. Au-dessus, apparaissent Dieu le Père, les bras étendus, et l’Esprit-Saint.
Enfin, n’oublions pas la curieuse statue de Saint Louis avec son sceptre, présentant la couronne d’épines et les trois clous de la crucifixion, ni la peinture ancienne, dans la nef, de saint Eloi en évêque, avec son enclume de saint patron des forgerons.